DIF
Le droit individuel à la formation
Prévue par l'accord interprofessionnel du 20 septembre 2003, cette mesure innovante a été reprise dans la loi du 4 mai 2004.
Les principes et les objectifs du Dif
Le nouveau « droit individuel à la formation » (Dif) doit permettre aux salariés, qu'ils soient sous contrat à durée indéterminée ou déterminée, de bénéficier, à leur initiative, d'actions de formation réalisées pendant le temps de travail, ou en dehors de celui-ci, conformément aux dispositions d'un accord de branche ou d'entreprise.
Prévu par les partenaires sociaux dans le cadre d'un accord conclu en septembre 2003, le Dif s'inscrit dans la logique du principe de formation tout au long de la vie professionnelle. Ce droit vise à combiner intérêt du salarié et logique d'entreprise, en prévoyant des parcours professionnalisants d'une durée relativement longue. Ceux-ci peuvent articuler, par exemple, le Dif et les actions du plan interne de l'entreprise qui correspondent à des formations liées à l'évolution des emplois ou au maintien des salariés dans l'emploi.
Les salariés concernés
Sont concernés par le « droit individuel à la formation », tous les salariés titulaires d'un contrat à durée indéterminée (CDI), à temps plein ou à temps partiel, ayant une ancienneté minimale d'un an dans l'entreprise. En revanche, les salariés sous contrat d'apprentissage, ainsi que ceux qui ont conclu un contrat de professionnalisation (ou l'un des anciens contrats d'insertion) sont expressément exclus du dispositif.
Les salariés embauchés sous contrat de travail à durée déterminée (CDD), ayant une ancienneté d'au moins quatre mois, consécutifs ou non, au cours des douze derniers mois, peuvent également bénéficier du Dif au prorata de leur présence dans l'entreprise.
Quant aux intérimaires, la détermination des modalités de prise en charge de leur rémunération dans le cadre du Dif par l'OPACIF (Organisme paritaire collecteur agréé pour le congé individuel de formation) de la branche reste subordonnée à la conclusion d'un accord collectif entre les organisations d'employeurs et de salariés représentatives des entreprises de travail temporaire.
Les formations éligibles
À défaut d'un accord de branche ou d'entreprise fixant la nature des actions de formation éligibles prioritairement au titre du Dif, ces formations doivent entrer dans la catégorie des actions de promotion ou d'acquisition, d'entretien ou de perfectionnement des connaissances (article L.900-2 du Code du travail), ou encore des actions de qualification (article L.900-3).
Dans le cadre du DIF, le salarié bénéficie, chaque année, d'un « droit de tirage » de 20 heures de formation, ou davantage si un accord collectif interprofessionnel, de branche ou d'entreprise, le prévoit.
Pour les salariés embauchés en CDD, le montant du droit est déterminé au prorata de la durée du contrat, rapportée aux douze mois de l'année civile.
Enfin, pour les salariés à temps partiel, le montant du droit de tirage est déterminé au prorata de la durée du travail, rapportée à la durée du travail à temps plein.
La rémunération de la formation
Les heures de formation réalisées en dehors du temps de travail dans le cadre du Dif donnent lieu à versement, par l'employeur, d'une allocation de formation correspondant à 50 % de la rémunération nette de référence, hors charges sociales, comme il est de règle en matière de formation de développement des compétences, dans le cadre du plan de formation de l'entreprise.
Les heures de formation au titre du Dif réalisées pendant le temps de travail donnent lieu au maintien de la rém¡unération, comme en matière de formation d'adaptation au poste de travail, dans le cadre du plan global de formation de l'entreprise.
Il est à noter que les frais de formation, d'accompagnement, ainsi que ceux de transport et de repas, sont pris en charge par l'entreprise.
Des plans de formation mieux définis
Si, avant la loi du 4 mai 2004, l'employeur était libre de déterminer le plan de formation des salariés, celui-ci est désormais défini juridiquement de façon précise. La réforme crée en effet, dans le plan interne de l'entreprise, trois catégories d'actions de formation :
• les actions de formation ayant pour objet l'adaptation des salariés à leur poste de travail et qui sont mises en œuvre pendant le temps de travail, avec maintien de la rémunération au taux normal ;
• les actions liées à l'évolution des emplois et des technologies, qui se déroulent également pendant le temps de travail, le salarié conservant sa rémunération ;
• les actions de formation ayant pour objet le développement des compétences, qui peuvent être mises en œuvre pendant le temps de travail, mais peuvent aussi se dérouler en dehors du temps de travail (dans la limite de 80 heures par an), sous réserve de l'accord du salarié, lequel perçoit alors une allocation de formation égale à 50 % de sa rémunération.
Les autres dispositions de la loi
Concrétisation de l'accord national interprofessionnel du 20 septembre 2003, signé par toutes les organisations syndicales, la loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle a pour mérite, au-delà des textes officiels, de renforcer le rôle de la négociation collective, dans les branches comme dans les entreprises, tout en nécessitant, pour sa mise en œuvre, un accord entre l'employeur et le salarié. Le point le plus notable de ce nouveau dispositif, développé ci-contre, consiste à instaurer un « droit individuel à la formation ». Mais la loi comporte un certain nombre d'autres chapitres, l'un d'entre eux concernant le plan de formation.
Le plan de formation de l'entreprise. Celui-ci doit désormais traduire la distinction entre trois types d'actions, à savoir celles qui portent sur l'adaptation au poste de travail, celles qui sont liées à l'évolution des emplois et celles ayant pour objet le développement des compétences.
Si l'accord de septembre 2003 n'a pas modifié le périmètre de la consultation du CE (comité d'entreprise), il précise l'obligation, pour l'employeur, de recueillir son avis sur toutes les formations, qu'elles soient réalisables sur le temps de travail ou en dehors de celui-ci. Cette disposition devrait permettre aux CE, ainsi qu'aux équipes syndicales, de vérifier que le plan de formation de l'entreprise concerne bien l'ensemble des actions de formation liées à l'obligation de financement par l'employeur.
Les contrats et périodes de professionnalisation. Depuis le 1er octobre 2004, les trois catégories de contrats d'insertion en alternance (qualification, orientation et adaptation) sont remplacées par le contrat de professionnalisation, qui s'adresse aux 16-25 ans ainsi qu'aux demandeurs d'emploi de 26 ans et plus, pour leur permettre d'acquérir une qualification et de favoriser leur insertion ou sa réinsertion professionnelle . Par ailleurs, la nouvelle loi (articles 12, 14 et 34) crée, pour les salariés en CDI susceptibles de rencontrer des difficultés professionnelles, un dispositif leur permettant d'acquérir une qualification au cours d'une « période de professionnalisation », afin de favoriser leur maintien à leur poste de travail.
La participation des employeurs au financement. Dans les entreprises de moins de 10 salariés, la participation de l'employeur au financement de la formation passe, au 1er janvier 2005, à 0,55% de la masse salariale, contre 0,15 % (ou 0,25 %) avant le 1er janvier 2004. Quant aux entreprises de plus de 10 salariés, leur participation minimale est portée de 1,5 % à 1,6 % de l'ensemble des rémunérations versées.
Le D.I.F. Chaque salarié capitalise 20 heures de formation par an. Le cumul des droits est plafonné à 120 heures L’’ancienneté d’un an est nécessaire pour bénéficier du DIF est comptabilisée à compter de la date d’application de la loi soit à compter du 7 mai 2004. Les 20 premières heures capitalisées au titre du DIF peuvent donc être utilisées à compter du 7 mai 2005. La durée du droit est calculée prorata temporis pour les salariés à temps partiel. Pour qui ? Tout salarié - titulaire d’un contrat à durée indéterminée à l’exclusion du contrat d’apprentissage et des contrats de professionnalisation, - disposant d’une ancienneté d’au moins un an dans l’entreprise. . Les salariés à temps partiel bénéficient du DIF au prorata temporis de son temps de travail par rapport à la durée légale du travail. Mise en œuvre. Chaque salarié est informé annuellement du total des droits acquis au titre du DIF. La mise en œuvre du DIF se fait à l’initiative du salarié en accord avec son employeur. Ø Une action de formation Ø Un bilan de compétence Ø Ø Ø Ø Une validation des acquis de l’expérience (VAE) Ø Ø La demande écrite du salarié doit être déposée avant le début de la formation au moins 2 mois avant la formation si elle est au plus égale à 35 Heures et trois mois si elle est plus longue. Le choix de l’action de formation envisagée est arrêté par accord écrit du salarié et de l’employeur. L’employeur a 30 jours pour notifier sa réponse, l’absence de réponse vaut acceptation du choix de l’action de formation. Quand durant deux exercices civils consécutifs, le salarié et l’employeur sont en désaccord sur le choix de l’action au titre du DIF, l’OPACIF de l’entreprise (ex FONGECIF) assure la prise en charge financière de l’action de formation sous réserve que cette action corresponde à ses priorités et critères. Durée et Rémunération Les heures de formation liées au DIF s’exercent en dehors du temps de travail en fonction du nombre d’heures capitalisées (sauf accord entre le salarié et l’employeur) Quand la formation a lieu sur le temps de travail, la rémunération est maintenue. Quand la formation a lieu hors du temps de travail, une allocation de formation est versée par l’employeur égale à 50 % de la rémunération nette de référence du salarié. Cette allocation de formation n’a pas le caractère d’un salaire. Par conséquent, elle n’est pas soumise à cotisations sociales. Toutefois, la législation relative à la sécurité sociale en matière d’accidents du travail et de maladies professionnelles est applicable. Cette allocation est cependant soumise à l’impôt. Actions prioritaires dans le cadre du DIF Les actions prioritaires retenues parmi celles qui figurent dans l’accord inter alimentaire sont les suivantes : - Formation aux métiers des industries alimentaires, - Qualité, - Hygiène et sécurité sanitaire des aliments, - Informatique, traitement de l’information et réseaux, informatique industrielle, automatismes, - Ressources humaines, management et gestion des entreprises, - Montage et maintenance des équipements, - Finances, comptabilité, gestion, - Secrétariat, bureautique, informatique de gestion, - Communication et information, - Prévention des accidents du travail, des maladies professionnelles, et conditions du travail, - Respect de l’environnement et prévention des risques industriels, - Réglementation spécifique à l’activité de l’entreprise, - Alphabétisation, savoirs de base et développement personnel, - Développement des compétences linguistiques professionnelles du salarié. Financement Les frais de formation sont à la charge de l’employeur et imputables sur la participation à la formation professionnelle continue. (OPCA) Le DIF en cas de fin du contrat de travail L’employeur doit informer dans la lettre de licenciement le salarié de ses droits à portabilité du Dif. En cas de licenciement pour motif économique, l’employeur doit lui préciser les règles spécifiques applicables. En outre, à l’expiration du contrat de travail, il doit mentionner sur le certificat de travail les droits acquis au titre du Dif ainsi que l’Opca compétent pour verser la somme due si le salarié fait jouer la portabilité. Mise en œuvre à l’initiative du bénéficiaire: Ø En priorité pendant sa prise en charge par le régime AC, au cours de la première moitié de sa période d’indemnisation. Ø En accord avec son nouvel employeur pendant les deux années suivant son embauche Financement: Ø Actions mise en œuvre pendant la durée de prise en charge par AC : L’OPCA dont relève l’entreprise dans laquelle le salarié a acquis ses droits. Ø Nouvel Employeur: L’OPCA dont relève l’entreprise dans laquelle le salarié est embauché
Droit Individuel à la Formation
la mise en œuvre du DIF peut porter sur :